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Revue de l'énergie (La) - N° 616, novembre-décembre 2013


ISBN : 9782710810308
broché      19 x 26 cm      80 pages
Date de publication : Décembre 2013
Revues : Revue de l'énergie (La)



Iran – Etats-Unis, la nouvelle donne énergétique

Les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU (plus l’Allemagne) ont signé, le 24 novembre dernier, un accord intérimaire de six mois visant à encadrer le développement de l’enrichissement de l’uranium dans la république islamique d’Iran.
Outre le fait qu’il met fin – temporairement peut-être – à une période de lourdes tensions, cet accord permet d’alléger partiellement les contraintes de l’embargo infligé à l’Iran depuis de nombreuses années. Certes, il n’autorise toujours pas Téhéran de remettre son pétrole sur le marché mondial – d’où une stabilité des prix du brut à l’annoncer de la nouvelle - , mais il laisse présager, au-delà des prochains six mois, une nouvelle période de détente.
Même si la France a joué sa partie dans le dossier iranien, nul doute que l’accord n’aurait pu être obtenu sans l’aval de Washington qui a fait preuve à cette occasion d’une extraordinaire bonne volonté. Cette manifestation montre, s’il en était encore besoin, que la diplomatie des USA, continue sa reconfiguration vers l’Asie et ce, au détriment de ses alliés du Moyen-Orient.
Le fait que Obama ait abandonné à la rue l’allié Moubarak, soutenu 20 ans avec son armée par les USA, en était déjà un premier signe. Le retrait rapide d’Irak où la situation n’était pourtant guère stabilisée et le refus d’intervenir en Syrie en ont été d’autres exemples.
La Chine ne s’y est pas trompée qui, voulant éviter une emprise trop grande de l’Amérique sur les pays du sud-est asiatique, durcissait ses positions géopolitiques vis-à-vis de ses voisins, notamment le Japon et la Corée. En témoigne l’épisode de la « zone aérienne de défense » instituée brutalement par Pékin au début du mois de décembre, mouvement qui faisait suite à de nombreux accrochages navals dans la zone.
Outre l’attrait commercial vers les marchés asiatiques, le basculement vers l’Asie de la diplomatie US s’explique aussi par le fait que l’Amérique n’a aujourd’hui plus besoin du pétrole du Golfe arabo-persique. Comme le disait récemment l’un de ses anciens secrétaires à l’énergie : « A quoi bon maintenir une présence navale américaine dans le Golfe si c’est pour protéger des tankers chinois ? ». Les familles régnantes de la région, au premier rang desquelles le régime de Ryad qui voient s’éloigner le parapluie militaire américain, et l’Iran en passe de maîtriser l’enrichissement de l’uranium vont devoir se chercher d’autres alliés.

On l’aura compris : en ayant trouvé sous son sol et par ses moyens de nouvelles ressources en énergie, l’Amérique est en passe de faire une croix sur un pilier de sa diplomatie d’après la Seconde Guerre mondiale.



Bonne lecture.

Paul-François Trioux
Directeur de la Publication


Table des matières :


Etudes
. Le gaz naturel : des perspectives contrastées selon les zones géographiques, Jacques Percebois
. Transition énergétique : la place du vecteur gaz, Suzanne Renard, Anthony Mazzenga
. Vers une gouvernance mondiale de la sûreté nucléaire contraignante : une quête impossible ? Dominique Finon
. Fonctionnement du parc électrique en France : flexibilité des filières, appel au réseau et équilibre offre-demande, Séverine Dautremont, François-Xavier Colle

Point de vue
. Quel avenir pour l’exploitation des hydrocarbures non conventionnels en France ? Denis Depoux, Eric Confais
. Stratégie énergétique commune : clé d’une Europe politique renforcée ? Christian Pierret

L’avis des scientifiques
. Gaz de schiste et fracturation hydraulique

Vient de paraître
. Nucléaire On/Off – Analyse économique d’un pari, François Lévêque

Profil énergétique
. Belgique

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