Revue de l'énergie (La) - N° 623, janvier-février 2015
ISBN : 9782710811527
broché 19 x 26 cm 88 pages
Date de publication : Février 2015
Revues : Revue de l'énergie (La)
Chers lecteurs,
2015, année cruciale pour les négociations sur le climat
Depuis les premières études du Giec à la fin des années 1980, le monde a vu les stop and go alterner dans les négociations visant à enrayer le réchauffement climatique, dont plus personne – ou si peu - ne doute aujourd’hui qu’il est causé par les activités humaines.
Dès le mois de février dernier, les premières négociations se sont ouvertes à Genève sous les auspices de l’ONU ; à l’issue de plusieurs étapes intermédiaires en mai, juin et novembre 2015, elles devraient aboutir à la grande conférence de Paris – dite COP21 – du 30 novembre au 11 décembre prochains. « C’est le plus grand événement diplomatique jamais accueilli par la France », selon Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères et hôte – avec la ministre de l’Ecologie, Ségolène Royal – des quelque 40 000 délégués et accompagnants qui devraient se rassembler au Bourget.
Cette conférence devra déboucher – et c’est une première – sur une résolution contraignante pour les 195 Etats participant au projet, c’est-à-dire que chaque gouvernement devra transposer dans ses textes législatifs et réglementaires les décisions prises en commun à Paris. Une étape qui sera difficile à franchir par certains, et pas seulement par les pays en développement, tant les mauvaise habitudes ont été prises qu’il conviendra de renverser à tout prix.
Même si la volonté commune d’aboutir a été relevée par tous les observateurs, il faut reconnaître que l’environnement économique n’y met pas du sien. La baisse du prix du pétrole amorcée en 2014, poursuivie début 2015 et annoncée comme tendancielle pour 2016 voire 2017, n’est pas faite pour inciter à la sagesse les principaux pays consommateurs. Plusieurs nations exportatrices de brut pratiquent aujourd’hui une politique de dumping pour conserver leurs parts de marché – au premier rang : l’Arabie saoudite –, anticipant peut-être qu’une politique globale et coordonnée de réduction de la consommation d’hydrocarbures les mènerait à la ruine dans quelques décennies.
Sans parler du contexte géopolitique, un autre facteur risque encore d’aggraver le réchauffement : le retour en force du charbon dans les principales économies émergentes comme la Chine et surtout l’Inde – dont les émissions de CO2 marqueraient un doublement d’ici à 2030 (source : Delhi Sustainable Development Summit). L’Inde qui fait d’ailleurs figure de mauvais élève de la classe climatique depuis que Washington et Pékin se sont engagés, en novembre 2014, à plafonner leurs émissions de CO2 par des actions conjointes.
La conférence COP21 est déterminante pour la planète, mais le chemin reste long à parcourir et semé d’embûches pour ses principaux artisans. Pour la France, la mission est également périlleuse avec le risque d’un échec qui rejaillirait sur le gouvernement et le président de la République. Le succès, en revanche, pourrait bénéficier à François Hollande s’il est candidat à un second mandat.
Bonne lecture.
Paul-François Trioux
Directeur de la Publication
Table des matières :
Analyses
. Pour une véritable Union de l’énergie, Michel Derdevet
. Regard critique sur 25 ans de libéralisation des marchés de l’électricité en Europe, Pierre Audigier
Points de vue
. La planification de la fermeture des centrales nucléaires : justifications théoriques et cas pratiques, Romain Bizet, François Lévêque
. Oser le nucléaire pour trouver la solution au problème climatique !, Hervé Nifenecker
. La voie de la transition énergétique passe par le gaz, Bernard Aulagne
Perspectives
. 2015, année de transition pour le marché du gaz en France, Christine Le Bihan-Graf, Laure Rosenblieh
Etude
. Allemagne : les structures décentralisées, moteurs des énergies renouvelables, Henrike Sommer
Chronique du droit de l’énergie
. Dans l’attente de la transition énergétique, Les étudiants du Master 2 Droit de l’environnement industriel (Université de Poitiers) sous la direction de Catherine Roche et Marie-Béatrice Lahorgue