Après la COP21, entre espoirs et craintes
Six mois après la fin de la COP21, il encore trop tôt pour faire le bilan des actions entreprises par les états signataires d’autant que reste, pour la plupart d’entre eux, à faire ratifier le traité par leurs parlements nationaux.
Néanmoins, certaines décisions, actions entreprises ou déclarations d’intention montrent que la majeure partie des états signataires affichent réellement une volonté politique de mettre en œuvre les mesures préconisées afin de réduire le réchauffement climatique. Et ce, même si la forte baisse actuelle du prix des hydrocarbures ne crée pas vraiment un contexte favorable.
Mais les enjeux de santé publique sont devenus tellement évidents à ce jour – la vision de Pékin noyée dans un « smog » opaque en est l’un des exemples les plus criants – que les opinions publiques se mobilisent de plus en plus et cette action en faveur du climat pourrait s’avérer très positive en termes économiques : à la faveur de nouvelles technologies, un certain nombre d’industries naissent qui sont déjà créatrices d’emplois.
En Europe, la France et l’Allemagne connaitront l’année prochaine des élections cruciales, échéances dont on devine déjà que la préservation du climat risque de passer au second plan en raison des contextes politiques.
En Allemagne c’est plutôt la question des réfugiés qui s’inscrit en tête dans le débat politique tandis qu’en France, le sujet de l’orientation économique à adopter – plus ou moins de libéralisme- semble devoir être au centre des futures campagnes, primaires et élections principales.
Pourtant, la question de la gestion de l’énergie et ses implications climatiques devrait être au premier plan des préoccupations des futurs candidats dans les deux pays.
En Allemagne la fermeture précipitée d’une partie du parc électronucléaire a déclenché un retour du CO2 par suite de l’utilisation accrue de lignite et de charbon. Une étude récente réalisée par un groupe d’ONG montre que l’Allemagne possède un tiers des 30 centrales à charbon parmi les plus polluantes d’Europe (les autres sont dans les pays de l’Est) et que les émissions de CO2 se déversent vers l’Ouest c’est-à-dire dans l’Hexagone. Il y a donc urgence à stopper ce mouvement.
En France, le programme visant à réduire la production d’électricité nucléaire au profit des EnR élaboré par l’actuelle équipe au pouvoir serait revu à la hausse en cas de victoire de la droite mais la question reste ouverte sur la technologie utiliser dans un contexte des plus délicat : déboires de l’EPR, écroulement d’Areva et difficultés de financement d’EDF.
Analyses
. Electricité : un nouveau cycle s’ouvre, Philippe Beyvin
. Un mix électrique à 100 % renouvelable : avec quelles conséquences ? Dominique Le Grand, Christian Le Brun, Roland Vidil
. Cinq ans après Fukushima : où en est l’Allemagne ? Jean-Philippe Tridant-Bel
. Guerre des prix et stratégie de l’incertitude : quelle stratégie pour les gros fournisseurs du marché gazier européen ? Sadek Boussena, Catherine Locatelli
. Plaidoyer pour des normes - La normalisation, levier stratégique de la mutation des réseaux de distribution, Michel Derdevet et Isabelle Heller
. L’impact opérationnel d’un dispositif de stockage thermique par MCP sur un réseau de chaleur - Le cas d’une chaufferie biomasse collective, Stéphane La Branche, Antoine Tabourdeau
Points de vue
. Stopper la déroute des électriciens européens : pour une réforme du marché des quotas de CO2, Jan Horst Keppler
. Sûreté nucléaire : existe-t-il des raisons de s’inquiéter ? Fabien Grech et Solenne Le Masson
Chronique juridique
Par Catherine Roche et Marie-Béatrice Lahorgue
Profil énergétique
. Turquie